Ski de Randonnée dans les Hautes-Pyrénées - Vallée d'Aure - Piau-Engaly : 1809 m. - Hourquette de Chermentas : 2439 m.
Des formes blanches fantomatiques
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Je pars avec Philippe BD. pour retrouver Yves et Christiane à Odos. Nous prenons la route de la vallée d'Aure jusqu'à Piau-Engaly. En station le parking se remplit vite.
10 h après une petite descente, la piste de ski Mouscades Cantaural remonte au sud. Nous la suivons. Un léger brouillard s'éloigne laissant apparaître les cimes enneigées se dessinant en fond de ciel bleu. Les rayons du soleil éclaboussent de lumière le site.
Nous sommes montés trop haut, alors nous redescendons pour prendre un passage qui par un pont de bois traverse le torrent du Badet, secteur Cantaural, à l'ouest. Le cheminement très piétiné est bordé par les crêtes du Campbiel, Estaragne et Lentilla.
Puis en direction sud, l'itinéraire longe le torrent, dans les pentes du Lenquo de Capo, du Soum des Salettes et la crête des Aiguillous. La chaleur est ressentie avec la réverbération sur la neige. Un petit groupe en raquettes s'arrête à la cabane proche du lac de Badet caché par le manteau neigeux. Mes comparses passent par ce trajet, alors que je tentais de rester à niveau, mais obligé de franchir des endroits herbeux et de rhododendrons.
Par la Montagne de la Laquette, nous finissons par nous retrouver. Des couloirs raides frôlant le pic de Bassia de Nère sont à gravir. Le premier couloir est large. Les lacets et conversions sont relativement faciles à exécuter. Comme la neige est à la fois gelée et humide les couteaux sont installés sous les skis. Une de mes peaux se détache 2 ou 3 fois d'un ski.
Le couloir suivant étroit et sévère semble se faufiler dans une brèche. Devant, j'effectue la trace. Après de rudes efforts nous atteignons un vallon bosselé de neige. L'itinéraire n'est pas évident à deviner. Un couloir très raide est formé par une longue plaque verglacée. Yves reconnaît sur la gauche, Est, le passage classique. Il est difficile d'appeler l'ami Philippe indiscipliné, plus loin derrière qui discute et tente de dissiper Christiane. (ce n'est pas bien de dénoncer ses petits camarades, même polissons !)
C'est une dernière longueur éprouvante de par la chaleur et les efforts déployés. Enfin à 13 h 20 nous atteignons la Hourquette de Chermentas. La vue est superbe : pic de la Géla à l'ouest, pic de Gerbats, pic de Troumouse au sud, pic de la Munia, crête de Barroude,etc.
Un vent froid n'engage pas à déjeuner dans ce courant d'air, malgré la motivation de Yves qui n'a pas froid aux yeux et ne manque pas d'air. A l'unanimité moins une voie nous repartons. La neige est excellente à skier. Les virages s'enchaînent sans difficulté. Par contre le parcours est difficile à repérer et c'est souvent Yves qui indique la voie à suivre dans ce désert blanc, en bon guide des ouailles égarées !
Par la suite Philippe et moi-même abordons les couloirs pentus, les pentes inclinées accélérant lorsque le relief s'y prête, jouant ainsi avec les formes blanches fantomatiques. Christiane et mon grand frère s'adonnent également à des improvisations fantaisistes créant leur propre spectacle et nous rejoignant dans une ivresse de poudre blanche et de vent frivole.
Le vallon de Cantaural atteint nous nous installons sur un rocher plat au bord du ruisseau pour déjeuner. Baigné de soleil, entourés des cimes blanches et aux parois rocheuses foncées, nous ingurgitons les aliments, introjectant en même temps le paysage sublime.
Plus tard nous poursuivons la descente peu inclinée tentant d'éviter les traces des raquetteurs et marcheurs. Après le pont c'est une remontée qui amène sur la piste de ski. La neige est collante par endroit. Arrivés en bas, une légère remontée amène à 16 h, au parking qui s'est désempli. Ainsi se termine une autre belle course en ski de randonnée.