Hautes-Pyrénées - Vallée d'Aure - Piau-Engaly : 1859 m. - Vallon de Badet - Port de Campbieil : 2596 m. et 2605 m. Niveaux:
Du col surgit une épaisse corniche
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6 h 30, Départ avec Philippe BD., puis Guilaine Y. et Sylvie A. Nous fonçons vers la vallée d'Aure et Piau Engaly, sous les flocons de neige. Le ciel est nuageux et la température négative.
9 h 10, nous suivons la piste de ski, vers le sud, pour traverser ensuite la Neste de Badet, par un petit pont non enneigé, prés de la cabane Moune (1849 m.). Le brouillard masque les cimes. Nous avançons sans repère de l'orientation, mais suivant des traces.
La pente se redresse sud-ouest. Puis, peu à peu les sommets se dégagent. Le soleil apparaît au-dessus du pic de Piau. Barbouillé de quelques tâches nuageuses, le ciel se peint en bleu. La Hourquette de Chermentas se devine au loin, au sud, surmontée par le pic de La Gela. La crête des Aguillous confond les sommets.
Le cheminement passe au pied des flancs de la crête de Lentilla. Nous basculons au-dessus d'un rocher, vers un autre vallon, plus au sud, mais qui revient plein ouest. Un long couloir de neige se dirige vers le Port de Campbieil. Une courte pause collation, près de petits rochers redonne de la vitalité. L'objectif se devine à peine. De larges virages, suivis de conversions permettent de franchir quelques centaines de mètres, mais, hélas, le ciel se couvre de brumes épaisses et c'est jour blanc.
Approchant du col surgit une épaisse corniche qu'il va falloir franchir. Je m'engage, montant en palier. Mais la neige est gelée. La couche fraîche glisse. Je n'ai pas mis les couteaux sur les skis et c'est trop tard. Mes amis(es) mieux positionnés posent les couteaux sur leurs skis.
Les efforts sont intenses, mais dans un style peu académique je franchis la corniche. Ce qui fera dire à mes camarades que nous étions des cornichons. Mes comparses mettent autant de temps pour franchir l'obstacle instable. Il est 12 h 40.
Nous montons quelques mètres, pour ôter les peaux des skis. Le vent du nord est saisissant. Sans visibilité, franchir la corniche vers le vide est un moment d'incertitude. En biais, puis en dérapage, la glisse nous entraîne sur nos traces que nous tentons de ne pas perdre. Pourtant quelques centaines de mètres plus bas, arrivés près d'une barre rocheuse, le doute s'installe.
A la recherche des traces, Philippe utilise l'application Alpine Quest et nous retrouvons nos traces quelques mètres plus haut. Soulagés, nous les suivons de près. Soudain le brouillard se dissipe. Le paysage s'ouvre devant nous , éclairé par un soleil resplendissant flottant dans l'azur. La neige est excellente à skier. Nous évoluons sur les larges pentes, profitant du vaste espace qui nous est offert.
Un rocher plat invite au déjeuner et au repos méditatif., tandis que défilent les cimes et les crêtes de l'est et du sud. A l'ouest la vue sur les sommets est bouchée. Il est temps de repartir, profitant de la bonne neige, nous filons dans le vallon de Badet emportés par le relief, jouant avec les bosses, les crêtes neigeuses, plongeant dans les pentes, jusqu'au pont, sans neige.
Nous remontons sur la piste et fonçons vers le bas de la station évitant les marcheurs en raquettes. 15 h 05, nous parvenons au parking, skis aux pieds.