Ski de Randonnée dans les Hautes-Pyrénées - Vallée de Barèges - Tournaboup : 1450 m. - Lac d'Oncet : 2254 m. Niveaux:
Les conquérants de l'extrême.
(rien que ça !)
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Départ avec Philippe Ch., Cécile G., Jean-Pierre B. et moi-même, direction Barèges. Le manque de neige à Betpouey, nous détourne de l'objectif, le Mount Agut. C'est de Tournaboup qu'à 9 h 05, par moins un degré que nous montons vers le sud-est. Le niveau d'estimation de risques d'avalanches est de trois sur tous les versants. Le secteur d'Oncet semble moins exposé.
Le cheminement s'oriente vers le nord par le Plat de Monhaillet et Montaquéou. en longeant le torrent. Un pont de neige permet de le traverser, pour revenir plus à l'est sur un dôme. Quelques flocons de neige tombent. Le ciel laiteux se confond avec le sol. C'est jour blanc !
Le cheminement progresse dans les pentes entre la crête du Tourmalet et les flancs de la Bonida. La montée des pentes raides, par précaution, se déroule avec des distances de trente mètres d'écart. La trace est accomplie par Cécile, puis Jean-Pierre et Philippe. La neige poudreuse demande des efforts soutenus pour soulever avec les skis les paquets de neige.
Ensuite un haut mur de neige est à franchir. Les couteaux sont nécessaires et les conversions se succèdent. Dans une traversée verglacée le ski aval se détache. En mauvaise posture, je mets du temps à le remettre et cela m'épuise. La suite est moins pentue, mais le relief se dérobe. Les traces ne se distinguent plus, des rigoles de neige gelée se sont formées. Les brumes masquent toutes les cimes. Le vent souffle en rafales et déséquilibre.
Le lac d'Oncet est atteint, à 12 h 20, dans des conditions extrêmes. Nous avons juste le temps d'observer la surface glacée, couverte par des monticules de neige. Il n'est pas question de s'alimenter, l'urgence est de quitter ce lieu inhospitalier. Les peaux des skis sont retirées, des vêtements rajoutés et c'est la fuite vers la descente à contre vent.
Philippe ouvre la voie guidée par son sens inné du terrain. La descente du mur de neige est délicate. Le dérapage est la glisse plus efficace sur les parties verglacées. Ensuite dans la neige poudreuse les virages s'enchaînent.
Philippe virtuose du ski godille semblant se mouvoir à l'agitation imperceptible de ses oreilles. Cécile vole sur la neige dans un style élégant et efficace. Jean-Pierre joue avec adresse sur le relief changeant surpris par des trous qui l'invitent à une pause. Quant à moi je tente de rester digne sur mes skis et d'utiliser l'expérience risquée de mes camarades, afin d'éviter les obstacles.
Passé le dôme en neige gelé, Philippe explorateur des temps de neige fonce et franchit une goulotte, mais en profondeur ce qui lui permet une petite sieste improvisée. Lorsque nous arrivons sur les pistes, la neige tassée se prête au ski de vitesse. Nous fonçons dans des élans de compétiteurs et parvenons à Tournaboup à 14 h 15, en conquérants de l'extrême. Enfin, la collation est appréciée.