Pyrénées socio-écolo

Baqueira : du Lundi 9 mars au vendredi 13 mars 2020

- Espagne - Val d'Aran - Baqueira : Ski alpin et ski de randonnée


Sortie CAF.

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Vertige des cimes et retour sidérant

Randonnées et ski de randonnées en montagne dans les Pyrénées

Une fine équipe se retrouve à Baqueira, dans le val d'Aran. Jacques R. notre G.O. organise ce séjour mixte ski alpin, ski de randonnée, depuis des lustres et peut-être encore plus ancien, qui sait! Ses coéquipiers encadrants Michel D., homme d'expérience, Olivier B, célèbre explorateur de la vallée d'Ossau, Jean-Pierre P. navigateur spécialiste d'orientation, puis les modestes participants(es) Mayalen S. skieuse conseillère municipale ce qui est rare, sachant glisser même son bulletin, Élisabeth R..douée de sens que certains ne soupçonnent pas, Agnès P. excellente skieuse impossible à rattraper, Karine M., skieuse maîtrisant une conduite parfaite, Thekla B. professeure de langue, élégante, au charme discret, Philippe BD. débordant d'énergie en toutes situations, mais pas des clous, Jean-Marc A. baroudeur connaissant le monde, Jean-Pierre B. danseur expert même sur les skis,

André E.A.. explorateur de la vallée d'Aspe rivalisant avec la vallée d'Ossau, Christian voltigeur à ses dépends, un peu dans les nuages.

Ainsi ce séjour sportif orienté sur le ski consista à parcourir dans les détails les plus infimes, toutes les pistes, de tous les secteurs de l'immense station et même celles n'existant pas ! Entraîné par le gourou Toutenski, le Grand Jacques, comme un vol de vautours, hors du charnier natal, nous foncions, skis déployés, des hauteurs des cols ou des cimes vers les abîmes, notamment le premier jour dans le brouillard. Qu'importe puisque le Grand Jacques, ouvrait la voie non impénétrable des espaces neigeux.

Randonnées et ski de randonnées en montagne dans les Pyrénées

Le temps s'améliorant, le rythme s'accéléra. Quand Jacques-à-dit descend ici, tous se précipitèrent dans la pente à 20% ou 50%. Qu' importe la couleur signalée de la piste, à observer c'est la couleur du skieur qui paraissait intéressante, significative, vert au départ, rouge au milieu de la pente, bleu à l'arrivée, blanc quelques minutes après.

Malgré cela personne ne renonça aux exercices de glisse, en toute neige, en toute innocence. Le beau temps, ciel bleu dominant, soleil éclatant favorisait certains exploits, descentes de pistes noires, les skis comme un archet glissant sur les cordes d'un violon dans une mélodie en ski majeur, à la portée de nous tous, où inversement nous constations qu'une noire vaut bien deux blanches.

La découverte de la région de Tredos fut une belle surprise par une belle journée, où l'astre solaire illuminait les cimes blanches se découpant comme des dentelles soyeuses dans l'écran bleu de l'univers.

Le portage des skis ne fut pas long et aborder les pentes de la forêt parmi les sapins verts foncés, tranchait les couleurs, mises en valeur, par l'éclat blanc de la neige. Parvenu sur le vallon Tarterau de Salana, un nouveau paysage fantastique s'ouvrait à nos yeux éblouis. Entourés des cimes lointaines du cirque de Colomer, aux Encantats, jusqu'aux sommets de l'Ariège, les regards se perdaient dans ce festival de montagnes et de crêtes dans un concert de silence, au son des vents et des chants imaginaires.

Randonnées et ski de randonnées en montagne dans les Pyrénées

L'ascension du Tuc de Salana exigea crampons et portage des skis, sur un terrain varié de neige glacée, herbes, roches éparses. Quelques camarades, peut-être plus sages que d'autres, choisirent de rester au col.

Du sommet, le panorama à 360 degrés dévoilait une merveille de la nature et si nous en profitions pour avaler nos repas, l'introjection du paysage était aussi assimilée dans les centres émotionnels de nos encéphales aérés.

Nous étions huit amis : la jeune et benjamine Thekla, pleine d'énergie, Mayalen dynamique et excellente skieuse comme Babeth très volontaire, Philippe B, toujours joyeux et serviable, Jacques le moniteur consciencieux d'un demi siècle d'expérience, Michel le faux taciturne espiègle, Jean-Pierre P. jamais désorienté avec une boussole intégrée, Jean-Pierre B. bon vivant, toujours sur les pistes, même celles de danse.

La descente en pente raide plus ou moins gelée, fut rapide, surtout pour moi. On ne contrôle pas toujours ses élans et son enthousiasme, après coup pensais-je ! Le Grand Jacques trouva que je m'éparpillais beaucoup ! Les camarades retrouvés, tous ensemble nous traversâmes le vallon Tarterau de Salana, pour plonger dans la forêt.

Malgré de nombreux obstacles: petits sapins à éviter, fossés et ruisseaux, le groupe des combattants des neiges, parvenait sans encombre sur la piste déneigée du retour. Fourbus mais emplis de plénitude, nous rentrions exaltés dans la demeure du bien-être. En effet, le confort des chambres de leur salle de bain, le dîner copieux et excellent furent un réconfort des corps et des esprits.

Mais le clou des soirées n'était-ce pas les rencontres de salon, où les thèmes de discussions évoquaient les sujets les plus diversifiés ? Des élections municipales, aux commentaires des journées de ski, les conversations évoluaient vers les limbes de l'esprit, mêlant philosophie et délires inconscients, dans des gestes subliminaux. Les boissons élixir de la vie, aux fruits onctueux caressant la délicatesse du palais, coulaient comme les flots de paroles s'accentuant au débit des verres qui se vidaient et se remplissaient aussitôt. La parole des uns extrapolait celle des autres dans un brouhaha qui inhibait les conversations précédentes. Mais 2 ou 3 mots venaient à ma bouche : « quand est-ce qu'on mange ? »

Randonnées et ski de randonnées en montagne dans les Pyrénées

Le Grand Jacques n'était pas pressé, mais certains camarades approuvaient, tenaillés par la faim. Nous nous jetions sur les mets délicieux, ne faisant qu'une bouchée de toutes victuailles qui passaient à porter. Malgré tout les conversations ne cessaient guère, au contraire résonnaient et raisonnaient dans nos têtes pleines comme nos estomacs.

Le sommeil était plus ou moins profond, malgré la saine fatigue. Entre l'église du village et le bourdonnement des respirations, autrement dit les ronflements (sans viser personne), il y avait quelque chose qui clochait !

Les lendemains matins, debout sur les skis, reposés de la nuit, nous étions prêts à franchir toutes les limites de nos possibilités et de celles ignorées. Ainsi l'ensemble des pistes étaient dévalées, voire avalées. Certaines même constatant l'arrivée de ce groupe étrange, et batailleur commençaient à fondre, par peur d'être foulées. «Là où le Caf passe la neige ne se rétablit pas !» (dicton du jour). C'est fondant!

Le lendemain, écourté par le mauvais temps et une catastrophe sanitaire soudaine, ravageuse, due à un «conardvirus», «nous rentrâmes dans nos foyers, pour longtemps nous confiner, et attendre patiemment l'été..». (cf la cigale et la fourmi. Christian De La Fontaine).